Les premiers inventaires du patrimoine apparaissent en France au 16e siècle avec Les plus excellents bastiments de France d’Androuet du Cerceau parus en 1576-1579 suivi les siècles suivants par les Mémoires pour servir à l’histoire des Maisons royales d’André Félibien en 1681 ou encore les cinq volumes des Monuments de la Monarchie française par Dom Bernard de Montfaucon entre 1729 et 1735. Il s’agissait à chaque fois de documenter des édifices prestigieux dus au mécénat du pouvoir royal ou religieux.
Plus originale fut la démarche de Roger de Gaignières (1642-1715). Son objectif était de garder prioritairement le souvenir par l’image de monuments susceptibles de disparaître. À cet effet, il adressa en 1703 au chancelier Pontchartrain un mémoire destiné au roi pour obtenir un arrêt du Conseil afin de défendre « de démolir les monuments sans une permission expresse de ceux qui peuvent y être intéressés et qui commettra une personne pour aller dans les provinces les faire dessiner ». Le projet ne connut point de suite pour des raisons financières. Et il réalisa un ensemble de 25 000 dessins qui furent déposés à la Bibliothèque royale, aujourd’hui Bibliothèque nationale.