© Région Grand Est – Inventaire général.
© Manufacture du Patrimoine / Rebecca Joly.
La commune de Bar-le-Duc a fait l’objet d’un pré-Inventaire dans les années 1970. Depuis, plusieurs opérations ponctuelles ont été réalisées (maisons isolées en ville haute, bibliothèque Marbeaumont, ilot des halles, lycée Poincaré, théâtre des bleus de Bar). Le territoire urbain a également été concerné par plusieurs études thématiques (le vitrail, l’oeuvre de Ligier Richier, la synagogue, le temple, l’IUFM).
En 2021, la commune s’engage dans la révision du secteur sauvegardé. A cette occasion, les dossiers achevés sont publiés progressivement sur GERTRUDE par la Manufacture du patrimoine entre 2021 et 2023. Il s’agissait de réaliser une étude-test sur 100 parcelles réparties dans différents secteurs du patrimoine communal, afin de mieux connaitre ce patrimoine et de proposer des orientations méthodologiques pour l’extension du SPR et son outil réglementaire.
Typologie des édifices retenus
Les 100 parcelles-test réparties au sein des différents quartiers de Bar-le-Duc contribuent à définir la valeur hautement patrimoniale de la ville. Le quartier du Bourg, l’Entre-Deux-Ponts, la Neuve-Ville ou encore le quartier de Bar-la-Ville et la ville nouvelle située en avant de la gare sont historiquement tout aussi marquants pour la cité que la Ville-Haute. Leurs développements respectifs au cours de l’époque moderne, entre les XVIe et XVIIIe siècles, puis au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle sont marqués par de nombreuses constructions qui subsistent encore aujourd’hui.
Une grande diversité d’édifices a été concernée par l’inventaire de ce patrimoine bâti : les édifices les plus anciens ont été construits à partir du XVe siècle, et se distinguent par une structure en pans de bois ; à partir du XVIe siècle, le visage de la ville se modifie pour être remplacé par des constructions en pierre de taille, selon un ordonnancement par travées régulières, et dont témoignent plusieurs édifices. Pour le XVIIe siècle, les troubles de la guerre de Trente Ans qui impactent fortement la ville sont en grande partie responsables d’une chute démographique et d’un ralentissement économique. De fait, les constructions du XVIIe siècle sont plus rares et ont aussi été privilégiées dans le cadre de l’étude ; à l’inverse, le rattachement de Bar-le-Duc au royaume de France au XVIIIe siècle a installé une période « glorieuse » qui s’est traduite par une importante vague de constructions. Prédominant au sein de la ville, les maisons barisiennes du XVIIIe siècle dominent en conséquence le corpus des édifices étudiés dans le cadre de la mission.
À partir du XIXe siècle, si l’architecture s’inscrit en partie dans celle du siècle précédent, quelques particularités se font jour dans des quartiers périphériques. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la ville se pare de nouvelles constructions hybrides, dont les styles éclectiques prennent en partie pour modèle certains éléments plus anciens tout en profitant des avancées architecturales et techniques (ainsi l’ancienne maison devenue commissariat, au n° 59, rue du Bourg).
Le début du XXe siècle est marqué par des constructions originales et singulières, parfois réalisées dans un style Art nouveau ou Art déco (15-19, rue de Verdun ; 57, rue André-Theuriet), qui modifient l’apparence de la ville. Amorcés avec le lotissement de la brasserie de la Meuse, quelques ensembles voient le jour au cours du XXe siècle, répondant surtout à un besoin en logement engendré par les guerres mondiales (lotissement des villas Pierre-Oesterby ; lotissement CASTORS ; lotissement OTAN…).
Les années 1970 marquées, à l’échelle nationale, par les Trente Glorieuses, sont la décennie de la construction de nouveaux quartiers dans une ville devenue vétuste. C’est dans ce contexte qu’est aménagée la cote Sainte-Catherine, mais que sont également édifiées des maisons individuelles, comme celle réalisée par Henri Prouvé (46, rue Jean-Bernard) à l’entrée du faubourg de Marbot.